2001
Le Printemps Poétique de SAPHO

Elle entre en scène, vêtue d'une longue et lourde robe noire. La scène aussi est noire, nue, à peine éclairée. Sapho tient à la main une pelote de laine rouge qu'elle déroule tout au long du spectacle, comme le fil conducteur des poèmes qu'elle a choisi d'offrir au public et auxquels cette scène, à l'acoustique parfaite, sert d'écrin. C'est Rainer Maria Rilke qui ouvre le bal, suivi de Baudelaire. Il arrive que Sapho se fasse conférencière, tenant son public en haleine pour lui parler de ce « Duende » si cher au poète espagnol Federico Garcia Lorca. Le bonheur de la chanteuse est communicatif. De sa voix ensorcelante, elle s'empare des mots avec gourmandise, avec passion et les restitue tels de fragiles trésors.

Y. Y.